Maintenant que j'ai goûté au marathon, j'y ai pris goût...et c'est avec ce marathon près de chez nous , que j'ai fixé mon 2 è objectif de l'année.
Après avoir été rassurée sur le fait qu'il allait bien avoir lieu, (attentats du 14 juillet à Nice...) je base mon entraînement sur l'endurance en espérant que ce jour là je ne serais pas en crise de fibro.
Des amies viennent de Paris pour cette épreuve, et la veille de la course l'ambiance et le moral sont au beau fixe, surtout que je me sens bien...Pas de crise depuis une semaine ! ouf !
Nous nous rendons donc à Nice la veille pour aller chercher les dossards.
Jour J : je me lève à 3h45 comme une fleur, le reste de la bande se prépare aussi et c'est à 6 h que nous arrivons sur le stade de Nice.
Nous avons deux heures devant nous, mais cela passe vite...
Nous restons un peu au chaud dans la voiture (il fait 5 °) puis nous nous rendons tranquillement sur les lieux du départ, proche du stade Allianz Riviera.
Les toilettes sales et peu nombreux nous forcent à nous rendre dans un terrain vague pour "éliminer" et nous nous retrouvons tous et toutes, attributs à l'air, et tout le monde rigole bien.
C'est dans cette bonne ambiance que nous nous rendons dans notre sas. Mes amies s'étaient trompées à l'inscription et avaient demandé le sas 4 h 15 alors que moi j'avais choisi le drapeau rose , le sas 4h30 mais personne ne surveille et je me faufile avec elles.
Le soleil est là, je me déshabille petit à petit, Laurent qui reste près de nous derrière les grilles, a pris un gros sac c'est pratique !
Moment très émouvant avec la marseillaise que nous entonnons tous à tue tête, comme pour conjurer le mauvais sort puis c'est la minute d'applaudissement et le départ des premières vagues.
Nous sautillons sur place pour nous réchauffer. Et c'est le départ sous les applaudissements et la musique.
Nous nous dirigeons donc vers la mer, en passant près de la zone commerciale et certaines cités. Les coureurs épluchent leur corps, les vêtements s'envolent vers le sol, des riverains en récupèrent : scènes étranges....
A St Laurent du Var, j'ai déjà mal au ventre, du coup, je ne bois pas, (grosse erreur !!!!) car j'ai peur d'être indisposée et pas de toilettes ni de petits coins cachés à l'horizon....j'essaie comme à mon habitude de ne pas y penser, de respirer correctement mais j'ai faim aussi ! tant pis, hop, une barre, il faut dire que l'on a déjeuné très tôt !
Et c'est déjà le 1er ravitaillement que je laisse, puis ....un port , Cagnes sur Mer ! ça y est la mer est là ! les choses sérieuses peuvent commencer !
Je n'ai plus mal au ventre , je peux maintenant m'hydrater ! Je fixe de (très) loin les résidences courbées de la Marina de Villeneuve Loubet, car je sais que c'est là que je verrais Laurent et Claire ! Je m'aperçois que petit à petit j'ai récupéré le drapeau gris des 4 h 15 que j'avais laissé filé au départ , je m'accroche à lui, en me disant que ce sera toujours mieux que de regarder ma montre sans arrêt pour me donner le tempo ! et puis si ça va trop vite, ce sera toujours çà de pris ! C'est une jolie jeune femme qui le porte, elle a un bon rythme régulier et ne s'arrête que très peu de temps aux ravitos en nous faisant crier "on n'est pas fatigué ! on n'est pas fatigué !"
Non, je ne suis pas fatiguée, en plus j'entends au loin un haut parleur ! Plus on se rapproche, plus je vois des gens, je regarde à gauche, puis à droite et ça y est je vois Laurent et aussi Claire qui tient deux pancartes d'encouragement ! quelle bonne surprise ! on nous fait faire une boucle et je peux les revoir une autre fois encore cette fois à gauche ! Moment d'émotion car je sais que la prochaine fois que je les verrai, ce sera à l'arrivée !
Je continue derrière le drapeau, le rythme me convient. Quelques parties me semblent longues car ce sont beaucoup de lignes droites entre la mer et le train, mais j'ai ma musique sur les oreilles et j'observe les coureurs.
Il y en a qui marchent déjà, il y en a qui tombent par déconcentration, d'autres qui sont un peu trop essoufflés.
Je mange régulièrement, je me suis fait mon planning : tu bois toutes les 5 mns, tu manges tous les 5 kms !
Au 20 è kilomètre, je me sens encore bien , mais au 25 è je trouve que mes jambes commencent à se durcir ...et la montée près du cap d'Antibes me les raidit un peu plus...je commence à m'arrêter pour m'étirer ! et maintenant dans mon cerveau c'est clair, je dois m'arrêter à chaque ravito pour m'étirer pour ne pas cramper .....
Le passage à Juan Les Pins est un réel bonheur tellement on est applaudis, encouragés ! Les prénoms fusent, un supporter me dit, "Bravo Isabelle, ne lâche rien "!!!! J'ai la larme à l'oeil, non, c'est sûr je ne lâcherai rien !!!
Au 30 è, je prends le temps de faire remplir ma poche, et je m'étire ! Je suis un peu triste car j'ai peur que mes crampes m'empêchent d'aller au bout !
Au 34 è, j'ai toujours un bon rythme, j'ai un bon souffle, pas mal au dos ni mal de ventre, et je me sens beaucoup moins fatiguée qu'au 34 è km à Paris, ce sont juste les jambes....
Des crampes arrivent de ci , de là, je m'arrête de plus en plus souvent pour soulager mes douleurs et surtout je bois, je bois, je bois...Quand une contracture arrive, je tape fort dessus, ça marche, elle s'en va ! puis ça revient....je continue de boire et j'évite de regarder ma montre et le drapeau des 4 h 15 qui s'envole loin devant !
Niveau temps je ne sais pas du tout où j'en suis, mon but à ce moment même est de finir ! Mais je suis curieuse et au 39 è km, je vois 4 h 04 sur ma montre ! whaouh !!! faut tenir ! je vais faire mieux qu'à Paris ! Alors le mental prend le relais des jambes, j'inspire et respire par le ventre et je rentre dans ma bulle, écouter sa respiration, oublier ses douleurs....
La pointe de la Croisette est là, l'émotion aussi, je m'imagine déjà sur la ligne....
A moins d'un kilomètre de l'arrivée une voix douce, très familière me sort de ma bulle. C'est mon amoureux qui me filme et qui va rester avec moi presque jusqu'au bout, j'arrive même à accélérer, je vois ma fille et ses écriteaux, j'adore !
Je passe la ligne en 4 h 23'57", les jambes n'en peuvent plus mais je suis trop contente et quelle belle médaille !
Après un change vite fait et un petit repos sur une chaise, je rejoins Claire pour aller applaudir les copines qui finissent , elles aussi très heureuses, main dans la main !
Une belle journée, une jolie course, de bons supporters, des textos et des messages facebook de folie, un bon chrono , il est là LE BONHEUR !
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